Kiwi Kitchen
En ce mardi 26 aout, j’ai du mal à contenir mes larmes, moi qui faisait bonne figure jusqu’à maintenant, je sens que je vais craquer. Il est vrai que mise à part l’incertitude qui plane sur notre avenir, je viens de passer 2 mois à m’occuper de deux monstres, et ce n’est que lorsque je les vois à travers les yeux d’autres mamans que je réalise qu’ils sont impossibles à tenir. Je réalise petit à petit que je suis la maman de deux garçons plein d’énergie, et que c’est normal si quelques fois, moi qui aime tout contrôler, les choses m’échappent.
Hier soir alors que je tentais déspérément de convaincre Robin de dormir à 22 heures, ce que je ne fais pas habituellement, mais Frank étant en entretien téléphonique pour un poste en France je voulais éviter que Robin ne débarque dans le salon avec ses excuses bidons habituelles, “ j’ai soif, j’ai envie de faire caca, pipi ou j’ai fait un cauchemar”. Robin me faisait gentiment remarquer que je n’avais pas fait de sport depuis longtemps, alors que je lui faisais indiquais que ce n’était pas grave car je courrais bien assez après eux depuis 2 mois, il m’a répondu “ no you don’t run, you just shout and scream all the time”.
Grosse claque pour moi, qui suis consciente du fait que je hausse la voix un peu trop rapidement. Voilà ce dont mon fils va se souvenir, une mère qui hurle, bref mon cauchemar est devenu réalité : je suis devenue ma mère!
Vu l’état d’esprit dans lequel je suis allée me couchée, ce matin pas étonnant que je ne voulais pas me lever, surtout lorsque c’est Robin et non Finley qui nous réveillé en sursaut ce matin à 6 heures, je sais c’est plus tard que d’habitude, 6 heures est une heure tout à fait raisonnable...
Ce matin donc difficile de me motiver pour le premier rendez-vous avec une boite de déménagement. En effet, Hong Kong refuse de payer un déménagement sur la base des tarifs communiqué avant devis, et la France, et bien comment dire, le dernier entretien que Frank devait passer hier à 22 heures, ne s’est pas passé car l’interlocuteur n’était pas au courant et lui a demandé de rappeler vendredi…..
Alors que je me demandais comment j’allais survivre à cette journée, regardant dépitée Finley déverser dans le salon une à une les bassines de jouets que j’avais mis quelques jours à trier, Fabio a sonné à la porte. Ce petit italien jovial a su me remonter le moral, le temps qu’a duré le tour de l’appartement et de la cave. Il m’a rassurée en me disant qu’une équipe était réservée pour le 8 et le 9 septembre, et qu’il pouvait stocker les affaires en attendant de connaitre notre destination finale. Espérant obtenir une estimation inférieure à celle communiquée à HK, je lui ai dit que Hong kong avait refusé de payer les sommes pour le déménagement, il m’a donc quitté en me disant qu’il allait revoir son estimation, que je n’avais pas à m’inquiéter car nous n’avions en fait pas grand chose! en gros il faut juste que je me débarrasse de mon canapé qu’il n’a pas pris en compte dans l’estimation!
En visitant la cave, les enfants ont remis la main sur la trottinette et le strider, et on insisté pour faire un tour de quartier. Pourquoi pas, c’était peut être la dernière fois que je pouvais le faire. Nous avons même fait un arrêt dans l’aire de jeux toute pourrie à coté de chez nous.
A midi j’avais donné rendez-vous à Diane et Armand dans un café "children friendly” dans le quartier de Shirokanedai. J’ai oublié de préciser que ça y est c’est la fin de la trêve estivale. Notre quartier si agréable l’été car vidé de tous ses expats, se re-rempli, et cela m’angoisse un peu. Le coté positif c’est que les copines comme Diane, sont de retour et je vais pourvoir leur dire au revoir avant notre départ!
J’avais donc lu que le “ kiwi Kitchen” était un endroit super sympa pour déjeuner avec des enfants. J’ai cru m’être trompée d’endroit en arrivant. C’est un café très agréable pour manger avec des copines ou seule, avec des salades fraichement préparées, des mini tourtes et des sandwichs. La seule chose qui pouvait plaire aux enfants : les gateaux. Le service est rapide, un peu désorganisé, mais nous nous sommes installés à une table et nous avons été servis rapidement. Ils m’ont gentiment proposé un plat de pates bolonaises pour Finley qu’ils ont intégré dans un menu, mais au final ont oublié mon plat. Pas de problème j’ai terminé les pates de Finley qui lui voulait le sandwich de Robin, lequel ne voulait pas partager! Les enfants étaient d’une humeur impossible, surement à cause de mon état d’esprit du jour. Ils n’arrêtaient pas de se taquiner, Finley n’arrêtait pas de tomber et de se cogner. Armand lui était sage.
Alors que je désespérais d’avoir une conversation normale avec Diane, que j’avais puni Robin dehors sur la terrasse et que Finley avait entrepris de nettoyer toutes les tables et les chaises vacantes avec une éponge qu’il avait trouvée dans le café, la patronne, australienne est apparue et nous a demandé si ne nous préférions pas nous installer dans la salle de jeux. on déjeuner qui avait été un véritable cauchemar, a été suivi d’une phase beaucoup plus agréable! Elle nous a gentiment accompagné dans la fameuse aire de jeux dont j’avais entendu parlé dans un blog.
Il fallait prendre un escalier dans l’entrée de l’immeuble à coté et nous nous sommes retrouvé dans un endroit qui m’a rappelé les 400 coups rue de la Villette. Je me suis retrouvée transportée en France! Nous avons ainsi pu prendre un café, délicieux, bien tranquillement pendant que les enfants jouaient dans une aire de jeux prévue à cet effet.
Le moral est revenu, et même la crise de Finley au moment de partir n’a pu me décourager. De retour à la maison, chacun dans sa chambre et moi j’ai réservé la babysitter ce soir pour qu’elle s’occupe des enfants afin de ne pas entamer ma bonne humeur fragile!
Kiwi Kitchen:
6 Chome-16-22 Shirokane Minato, Tokyo